La Faucheuse…

Sans souci suis ta route au mépris du destin ;
De ta part tu as bu au hasard des festins.
Meurs céans ou là-bas, où que soit ta demeure,
Crève comme un vieux rat crève seul à son heure.

Nul ne peut s’accrocher à la vie indûment,
Quand le terme assuré exige son paiement.
Toute existence, hélas, aboutit au désastre,
Dans le noir d’une nuit où s’éteignent les astres.

Le Ciel veut-il fixer notre voie de malheur ?
Quand la vie nous échoit, qu’on soit saint ou pécheur,
Pour mieux souffrir encor par le regret de naître ?

Ou s’opposer en vain par aveugle savoir,
Dans l’illusion de l’être asservi au devoir ? —
Qu’importe à la Faucheuse, venue se repaître…


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