
Éliminer l’ego n’est pas très raisonnable ;
je demeure égoïste, au diable tous les autres ;
après la vie, la mort, après moi le Déluge ;
le Ciel n’existe pas, il n’y a que la Terre ;
s’enrichir est le but, et chasser les beaux culs ;
se soûler, se droguer, cultiver la paresse ;
dénigrer les curés et la moralité ;
cesser de se laver comme font les cochons ;
qui ont toujours raison, c’est beaucoup plus facile ;
et moins cher de savon, quand puer est un luxe ;
et cesser de sourire à toujours vouloir plaire ;
nous sommes seuls au monde, et l’on sait que la vie
ne vaut pas un kopeck ; et que tous nos voisins
pensent la même chose, en voulant l’ignorer,
empêtrés de morale et de stupides lois
qui nous font un devoir de toujours respecter
ce dont nous n’avons cure ; quel troupeau de moutons
qui a perdu le sens ! — Après tous ces vains mots,
je cesse l’exercice en alexandrins libres
où l’esprit fait défaut, quand aucun sens ne vaut ;
je vais donc sur-le-champ cesser ces inepties
que vous êtes en train de lire en vrais débiles
qui n’ont rien à cirer que de perdre leur temps
à lire ce poème enrobé de néant…

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