Amour et mort

Le Bouc ardent bondit sur la Nymphe qui bruisse
Un accord enchanté sous l’œil ravi de Pan ;
Il mord un bout de sein, le torride égypan ;
Brûlée par son long dard, elle assaille sa cuisse.

Du chiton entrouvert, fleure sa douce serte —
Enivré, le satyre en chavire réduit
À réclamer son cri jusqu’au bout de la nuit,
En enfonçant sa chair dans sa chair tendre offerte.

De retenir son jet jusqu’au point de l’aurore,
Il supplie tous les dieux de l’Olympe et d’Hadès,
Aphrodite, Apollon, Perséphone et Hermès —
La flamme du désir arde encore et encore…

Du bel Éros, la flèche innocente enlevée,
Le cœur des deux épris s’unirent en un seul.
La verdeur de la vie jette au loin un linceul
Sur la mort médusée, par l’amour achevée.

 


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