
À quoi sert la Beauté, à quoi rime l’Amour,
Ne devons-nous pas tous quitter la Terre un jour ?
Ce Monde chante faux et brame un air futile,
Car s’il n’a pas de but, sa plainte est-elle utile ?
L’Homme n’a pu rêver ce que l’Autre a cru voir
Dans son génie aveugle, ébloui de savoir ;
Toujours ce malheureux se cramponne à la vie,
À ses sombres folies de vains rêves suivies…
Et le Temps, mauvais Chef, impose à notre goût,
Trop affamé de Vrai, à notre âme en survie,
Son bien chiche repas, sa salade pourrie.
Bouffons sans appétit son très fade ragoût,
Nourrissons nos instants, puisqu’il nous faut bien vivre,
Pour renaître assouvis sous un beau Soleil d’août.

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