
| (sur les rimes du poème : 1909) AVERTISSEMENT : L’exercice poétique qui suit pourrait en choquer plus d’un/e par sa vulgarité outrancière ; il est fortement recommandé de ne pas poursuivre votre lecture par égard pour la moralité. Une scène de nudité crue amorce le poème et certains mots grossiers ont dû être caviardés pour épargner les esprits sensibles. Tenez-vous-le pour dit. ___ Ma plus jeune est née sans robe De sa tante Violine Qui ne dort que dans un bain d’or Entouré d’invisibles panneaux L’As Truc bouffait de nuit des Anges Quand il croquait le coq riait Au moment le plus crapaud du tour de France En buvant du bleu et blanc dans des souliers mi-rouges Avec les coqs avinés cocus de France Coquons mes coqs ronds coquons en rond Dans le Salon d’la Récamier Avec de beaux saints Des saints n Exhibons Pour la flatter d’une main d’or En ouvrant l’œil bien rond Rond comme des boucles D’aRgEnT eT d’Or Enguirlandé de bOuClEs et… de BoUcLeS Ô France peu belle Comment ai-je pu jamais t’aimer Tu engraisses comme les porcs ton vieux C’est la nouvelle mode avec les seins nouveaux Car munie de seins neufs pas besoin de J’ Qui font rougir mon fer et cracher son Et la mort crèvera belle Les dents blanches de peur Copyleft 2022 Poète Untel, Éditions Apollinéaires ______ 1909 La dame avait une robe En ottoman violine Et sa tunique brodée d’or Était composée de deux panneaux S’attachant sur l’épaule Les yeux dansants comme des anges Elle riait, elle riait Elle avait un visage aux couleurs de France Les yeux bleus, les dents blanches et les lèvres très rouges. Elle avait un visage aux contours de France elle était décolletée en rond Et coiffée à la Récamier Avec de beaux bras nus N’entendrait-t-on sonner minuit La dame en robe d’ottoman violine Et en tunique brodée d’or Promenait boucles d’or Et traînait ses petits souliers à boucles Elle était si belle Que tu n’aurais osé l’aimer J’aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes Où naissaient chaque jour quelques êtres nouveaux Le fer était leur sang la flamme leur cerveau J’aimais j’aimais le peuple habile des machines Le luxe et la beauté ne sont que son écume Cette femme était si belle Qu’elle me faisait peur. Guillaume Apollinaire, 1909 |

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