
À quoi bon la Beauté, pourquoi rimer l’Amour,
Si nous devons quitter la triste Terre un jour ;
Notre monde en déclin entonne un chant funèbre,
Au son noir de la Mort, au glas sourd des ténèbres.
Pourtant l’Homme s’accroche à tout prix à sa vie,
Prisonnier d’utopies, de vains songes suivies,
Impuissant à rêver ce que l’Autre a cru voir
Dans son génie aveugle où luit nul son savoir.
La disette du cœur contraint l’esprit malade
À toujours remâcher l’éternelle salade,
Que le Temps, ce vieux Chef, impose à notre goût ;
Nourrissons chaque instant, consommons l’art de vivre,
Et mangeons malgré nous son fade et froid ragoût,
Pour renaître au Printemps, au Soleil qui enivre.

Laisser un commentaire